Photo de la distribution des gourdes prise lors du tournage Germinal

Éco-référent.e, un nouveau métier pour l’éco-production

Ils agissent

“Le secret d’une éco-production, pour moi, est de prendre le temps de bien préparer les choses”. 

Après avoir été coordinatrice au sein du collectif Ecoprod, Pauline Gil retourne sur les plateaux pour travailler en tant qu’éco-référente, activité qu’elle déploie sur le tournage de Germinal en étroite collaboration avec le directeur de production de la série, Nicolas Trabaud. La série, qui devrait être diffusée en fin d’année, est par ailleurs produite par la société Banijay, récent signataire de la Charte Ecoprod. 

Dans cet interview, Pauline nous livre son expertise de terrain en partageant démarche et bonnes pratiques, ainsi que quelques astuces, grâce à ses expériences.

Elle nous explique, qu’au début du tournage, les mots d’ordre sont intégration et observation :  “Le but étant de réfléchir avec les chef.fe.s de poste à des actions à ajouter ou mettre en place au fur à mesure. (…) Même sans prépa, les gens étaient assez réceptifs, tout le monde était concerné”.  Ils décident, ensemble, de prendre des initiatives et de faire appel à un brasseur avec des bouteilles en verre consignées ou de récupérer les cheveux des comédiens pour les recycler puis les transformer notamment en filtres pour nettoyer les océans pollués.  

Le COVID n’a pas entériné la démarche éco-responsable, Pauline travaillant main dans la main avec le référent COVID pour trouver des solutions respectant les normes sanitaires. Certaines de ces solutions sont d’ailleurs recensées dans notre fiche pratique Mesures sanitaires.  

Elle nous confie également, qu’au début, l’image qu’elle renvoie en tant que jeune femme éco-référente est délicate car souvent perçue comme en manque d’expérience. Cependant, bien intégrée dans l’équipe, c’est en régie et décor que Pauline intervient le plus, ces départements étant les premiers confrontés au gaspillage de masse : “On ne nous a jamais formé à faire de l’éco-production, mon rôle c’est de leur donner toutes les clés et qu’ils s’approprient le projet, qu’ils y réfléchissent, essayent de trouver des idées”.

Dans son rôle d’éco-référente, Pauline préfère se placer dans une posture d’observation et de recommandation plutôt que de sanction : “L’éco-production devrait s’enseigner de manière plus cool et ludique (…) la communication est essentielle car la plupart doivent déconstruire des gestes et des habitudes qu’ils ont, on ne change pas du jour au lendemain, on n’est pas des robots, on ne peut pas faire tout parfait dès le début, il faut respecter le travail de tout le monde, il faut donner la possibilité d’en débattre aussi.

Elle conclut en donnant son point de vue sur ce qui lui paraît être le point essentiel d’une éco-production réussie : “Le temps est le facteur le plus important à prendre en compte pour la mise à niveau de tout le monde. Quelqu’un de bien sensibilisé, c’est un gain de temps, malgré les petits rappels et les quelques priorités non éco-responsables.” 

Au sein d’une industrie en pleine évolution, qui se doit de répondre à l’urgence climatique et à la raréfaction des ressources, les qualités d’éco-référent.e. sont de plus en plus demandées, traduisant une préoccupation grandissante des acteurs du secteur. 

De nombreuses initiatives émergent alors concernant la sensibilisation des acteurs de la filière Image à des usages plus sobres. Ecoprod y prend part et vous permet notamment à travers : son Parcours et ses deux modules thématiques, son guide de l’éco-production, et ses fiches pratiques par métier, de rester informer au sujet de l’éco-production et de faire évoluer vos bonnes pratiques.