La Chimera, lauréat du Prix Ecoprod International remis à l’occasion du Festival de Cannes 2023, sort en salle ce mercredi 6 décembre.
Chacun poursuit sa chimère sans jamais parvenir à la saisir. Pour certains, c’est un rêve d’argent facile, pour d’autres la quête d’un amour passé… De retour dans sa petite ville du bord de la mer Tyrrhénienne, Arthur retrouve sa bande de Tombaroli, des pilleurs de tombes étrusques et de merveilles archéologiques. Arthur a un don qu’il met au service de ses amis brigands : il ressent le vide. Le vide de la terre dans laquelle se trouvent les vestiges d’un monde passé. Le même vide qu’a laissé en lui le souvenir de son amour perdu, Beniamina.
Présenté en compétition officielle lors du 76e Festival de Cannes, La Chimera d’Alice Rohrwacher est un film avec au cœur de la narration les questions environnementales et sociétales. La vision engagée de la réalisatrice et de la production en matière de mode de sobriété et de justice sociale se reflète à l’écran.
Un département développement durable
La production a collaboré avec EcoMuvi et une éco-manageuse qui a commencé a travaillé sur le projet dès les premières étapes (établissement du budget, repérage des lieux, décomposition du scénario) afin de collaborer avec la production, l’artistique et la technique pour permettre l’organisation la plus durable et la plus circulaire possible de toutes les exigences nécessaires au tournage. L’éco-manageuse a participé à des inspections sur place afin de mieux comprendre les besoins de chaque site en termes de demande d’énergie, de logistique d’élimination et de possibilité de collaboration avec l’économie locale. Cela a donné lieu à une stratégie de sobriété globale en lien avec des responsables environnementaux désignés qui ont travaillé en étroite collaboration avec l’équipe sur le plateau.
Une gestion circulaire des déchets
Un système de gestion circulaire des déchets a été pensé en amont du tournage, notamment avec les départements costumes et décors, afin de réduire la quantité finale de matériaux à éliminer et de promouvoir leur réutilisation et leur réaffectation. Les constructions, produits, accessoires et décors nécessaires ont donc été pensés pour réduire la quantité de pièces composites et de matériaux inutiles afin d’encourager le recyclage et la réutilisation. La production a pu compter sur les institutions et fournisseurs locaux qui ont grandement contribué à la garantie d’un cycle de vie des produits et services utilisés localement, au plus près.
Dans le domaine de la scénographie, il a été possible de réduire l’achat de matériel neuf à 30 % du budget total du département en encourageant la location et l’achat d’occasion. Dans le domaine du costume, la location de matériel a été favorisée par rapport à l’achat de matériel neuf, pour un pourcentage réel atteint d’environ 60%. Toutefois, en ce qui concerne les achats effectués, 60 % étaient des produits d’occasion, ce qui a permis d’éviter la circulation de matériel neuf. Ce qui a été acheté a ensuite été donné à des associations caritatives locales.
Collaboration avec des associations locales
Une grande partie du matériel des décors et costumes restants a ainsi été donnée à des associations caritatives ou à d’autres projets cinématographiques. Cela représente environ 75% pour les costumes et pour les décors, environ 45% de bois et panneaux ont été donnés. En cas de repas restants, ils étaient donnés à une communauté locale de soutien aux personnes âgées à but non lucratif. En ce qui concerne la restauration, la préparation des repas se faisait sur place avec des ingrédients locaux et de saison. Les quantités étaient adaptées quotidiennement en fonction du nombre de personnes prévus par la production. Le menu comprenait toujours une version végétarienne et une fois par semaine, une journée sans viande et entièrement végétarienne était instituée pour toute l’équipe.
Réduire les kilomètres parcourus
Malgré les 38 sites différents de tournage, la production a réussi à réduire au maximum le nombre de véhicules et de kilomètres parcourus. En effet, des camps de base et logements ont été installés, le plus souvent à moins de 10km du plateau.
Réduire l’énergie utilisée
Le tournage s’est déroulé dans une zone rurale, difficile d’accès ne bénéficiant d’aucun service (la plupart du temps, il n’y avait pas de réception de téléphone portable). 36 des 68 jours de tournage ont pu être couverts par des connexions temporaires au réseau électrique local. EcoMuvi a réussi à établir plus de 20 connexions au réseau dans des zones rurales sur tous les sites, réduisant ainsi la consommation d’énergie de 45 %. . Un générateur tout électrique de 5,6 kW était toujours présent sur le plateau et utilisé pour fournir de l’électricité hors réseau en cas de besoin pour les utilités artisanales, le camion de restauration pendant la préparation des repas et les installations sanitaires. Le premier accumulateur électrique Voltstack 5k (“générateur”), pour l’Italie, a été utilisé en remplacement d’un générateur diesel 5k. La production a aussi installé une salle de montage complète à proximité du logement du réalisateur tout au long des derniers mois, afin de s’assurer qu’au moins une partie de la post-production soit effectuée sur place et d’éviter tout transport supplémentaire.