photo extraite du film

Niki de Céline Sallette, Prix spécial du Jury Ecoprod 2024 en salle

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Niki, Prix spécial du Jury Ecoprod remis à l’occasion du Festival de Cannes 2024, sort au cinéma ce mercredi 9 octobre.

Réalisé par Céline Sallette et produit par Cinéfrance Studio, Wild Bunch, Onzecinq, Hologram, Panache Productions, La Cie Cinématographique, Niki était présenté à Cannes dans la sélection Un Certain Regard. Le film est un biopic sur la vie de Niki de Saint Phalle.

Synopsis : Paris 1952, Niki s’est installée en France avec son mari et sa fille loin d’une Amérique et d’une famille étouffante. Mais malgré la distance, Niki se voit régulièrement ébranlée par des réminiscences de son enfance qui envahissent ses pensées. Depuis l’enfer qu’elle va découvrir, Niki trouvera dans l’art une arme pour se libérer.

Pour son premier long-métrage, la réalisatrice Céline Sallette a souhaité limiter l’impact environnemental à toutes les étapes de production. Initié par la directrice de production, la production et toute l’équipe, le tournage s’est déroulé dans la joie et la bienveillance. Toute l’équipe a fait preuve de créativité et de sobriété.

La réalisatrice engagée dans une démarche écologique

Lors de la première rencontre entre la réalisatrice Céline Sallette, la directrice de production Cécile Rémy-Boutang et la production Cinéfrance Studios il a été convenu que le tournage serait éco-responsable et que cela ne sera possible qu’avec la volonté artistique et économique du film conjuguée. C’est donc dès les premières décisions que le film a été conçu de manière à respecter au mieux l’environnement.

Cet engagement et la démarche d’éco-production ont été mis en avant dès l’embauche des chefs de poste puis de l’équipe ce qui a permis de constituer un groupe volontaire. Ainsi lors des premières réunions, tous les départements ont été impliqués dans la démarche. Ils ont reçu un guide « Ecoprod » pour s’approprier les bonnes pratiques. Céline Sallette a souhaité une écologie humaine avec une petite équipe. Il n’y avait donc ni script, ni maquilleuse sur le tournage, une personne était à la fois électricien et machiniste sur le plateau, et le coiffeur était également perchiste. 

Les décors, pierre angulaire éco-responsable du film

Bien que le film soit un film d’époque, la production a fait le choix de décors naturels pour éviter trop de construction et limiter les déchets, l’utilisation de matières premières et de peintures. Pour se faire, la location a été privilégiée, ainsi que le prêt et le réemploi. Les achats meublages et accessoires ont été pour 20 000 € environ quand la location atteint 37 000 €. Le tri a été effectué par l’équipe décoration et Fin2Déchet a assuré le réemploi ou le recyclage de l’intégralité des déchets liés à la décoration. 

Les décors ont été constitués par pôles au moment de l’ébauche du plan de travail afin de réduire les déplacements entre les lieux de tournage. Les lieux de tournage ont été choisis à Paris et sa proche banlieue, à proximité de stations de métro/RER pour permettre l’accessibilité des équipes et comédiens à pied, en vélo ou en transport en commun. L’équipe a d’ailleurs reçu dès la prépa du tournage un forfait mobilité réduite pour les inciter à se déplacer de manière écologique.

La production a limité le nombre de véhicules sur le tournage au stricte nécessaire. Ce choix des décors au cœur de Paris ou très proche banlieue, en plus de minimiser les déplacements des personnels, a également permis de réduire les transports des matériels en camion. Cela a eu pour effet vertueux de limiter aussi les déplacements de l’équipe décoration intervenant en amont pour préparer les décors.

En termes de costumes, la location a été pratiquement la seule solution utilisée. Les achats costumes s’élèvent à 4 299 € quand la location dépasse les 35 000 €.

Sobriété des Moyens Techniques

Les moyens techniques ont été limités et épurés avec peu de machinerie et aucun projecteur. La lumière naturelle a été priorisée et un éclairage très léger avec des LED a été utilisé ponctuellement. Très peu de consommables techniques ont été achetés (264 € notamment en collants pour les micros HF). Pour éviter des moyens de transport motorisés en prise de vue, la production a loué des vélos cargo pour les travellings extérieurs. Cette expérience a parfaitement fonctionné, notamment dans certains plans où les équipes auraient pu traditionnellement faire appel à de la machinerie plus lourde.

Un choix de matériel restreint a été réfléchi avec l’équipe image pour limiter le nombre de camions. Pour ce film, la flotte de camion a été réduite à son maximum (21000 € environ de location de camion, déco comprise, pour toute la durée du tournage). Pour l’ensemble du tournage, à peine 8000 € d’essence ont été consommées.

Interview de Céline Sallette