François Rousseau, régisseur général de Dajma Prod raconte son retour sur le principe d’éco-production qui a été aapliqué lors du tournage d’une série pour France 2.
Pouvez-vous présenter Dajma en quelques mots ?
François Rousseau : Dajma, c’est avant tout une histoire de personnes et de compétences qui se sont retrouvées autour d’un projet commun. Au départ, c’est Alexis Lecaye, producteur, qui crée Dajma en 2005. Aujourd’hui, Dajma est surtout connu pour sa collection « Les Dames … », dont Camille Bordes-Resnais & Alexis Lecaye assurent les adaptations des romans d’Alexis Lecaye.
Dans « Les Dames », collection de fictions pour France 2, vous suivez les principes d’éco-production préconisés par EcoProd. Pouvez-vous nous en dire plus ?
FR : Notre démarche est, assez logiquement, focalisée sur les actions directes, très concrètes. Nous pouvons par exemple citer le tri des déchets, le co-voiturage, l’utilisation de gobelets recyclables pour le catering, ou encore l’utilisation de lumières économes en énergie, …
D’autres volets ont également été abordés sur demande expresse de l’Hôtel-Dieu et la ville de Versailles, comme le fait de restreindre l’utilisation d’un groupe électrogène à 2 jours sur 24 de tournage.
Pourquoi proposer une production éco-responsable ?
FR : La première motivation est clairement: Toute l’équipe Dajma a vraiment été moteur de cette démarche. Mais au-delà de cette volonté affichée, qui est nécessaire pour donner l’impulsion, c’est aussi une question de bon sens, tout simplement : certaines solutions limitent les dépenses, et l’ensemble de la démarche fait écho aux valeurs de Dajma, qui souhaite limiter son impact sur l’environnement… C’est notre premier lieu de tournage, après tout !
Un exemple de tournage responsable, une petite histoire à nous raconter ?
FR : La collection « Les Dames… », que Camille Bordes-Resnais et Alexis Lecaye ont réalisé et produit pour France 2, compte 9 films, tous éco-produits. Cela n’aurait pas été possible sans Marc Romani, notre chef opérateur, et l’ensemble de l’équipe technique qui ont porté la démarche tout au long du projet.
Quels avantages tirez-vous de votre démarche ?
FR : Clairement, le point positif a été la baisse des coû: au-delà de la sensibilisation des équipes et de la différenciation qu’apporte l’éco-production, la démarche nous a montré qu’il était possible d’économiser sans pour autant toucher à la qualité. Les principaux leviers de valeur furent, pour nous, la location du groupe électrogène et la consommation réduite de gasoil.
Quels freins rencontrez-vous aujourd’hui ?
FR : Le besoin supplémentaire d’organisation : trouver des alternatives conduit parfois à devoir prendre plus de temps, et donc mieux anticiper. Pour reprendre l’exemple du groupe électrogène, dont nous avons limité l’utilisation, la solution de substitution fut d’installer un coffret électrique avec ERDF. Cela a parfaitement fonctionné et s’est bien intégré dans nos plannings parce que la question avait été soulevée assez tôt.
Comment voyez-vous votre métier à l’avenir ?
FR : Une étude américaine a démontré que l’industrie du cinéma était l’une des moins éco-au monde : les décors ne sont pas recyclés, les consommations électrique et de gasoil sont importantes, etc. Le bilan climatique actuel nous oblige à repenser notre manière de travailler, à organiser les équipes et c’est une bonne chose : prendre en compte notre environnement dans notre métier, c’est une question de bon sens !