Face aux enjeux environnementaux croissants, des régions françaises intègrent des critères écologiques dans les aides qu’elles octroient aux secteurs cinéma et audiovisuel.
Ces dispositifs encouragent les productions à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement, notamment via des aides bonifiées ou conditionnées à des engagements éco-responsables.
Tour d’horizon des principaux dispositifs mis en place par les régions.
Île-de-France : un soutien à l’innovation et à l’éco-production
La région Île-de-France se distingue par son fonds de soutien au cinéma et à l’audiovisuel, qui propose une bonification pour les projets adoptant des pratiques et technologies innovantes, y compris l’éco-production. Les productions peuvent ainsi prétendre à une aide complémentaire sous réserve de présenter une note détaillée et chiffrée expliquant les raisons de cette demande, ainsi que les dépenses spécifiques justifiant ce soutien.
Les montants varient en fonction du budget du projet :
- Pour les projets avec un budget inférieur à 6 millions d’euros : l’aide est comprise entre 25 000 € et 75 000 €.
Pour les projets dépassant les 6 millions d’euros, l’aide peut aller de 50 000 € à 100 000 €.
Corse : un éco-bonus pour les productions respectueuses de l’environnement
En Corse, un dispositif d’éco-bonus est mis en place. Un bonus est octroyé aux productions de long-métrages (série/fiction) qui respectent un certain nombre de préconisations environnementales spécifiques à l’île. Ces préconisations sont définies par l’Office de l’environnement de la Corse et s’accompagnent d’un engagement à respecter des points figurant sur la grille d’éco-conditionnalité élaborée par Ecoprod.
Merci de bien vouloir contacter le bureau d’accueil « Corsica Pôle Tournages » pour tous renseignements complémentaires : cpt@isula.corsica
Grand Est : une approche structurée de l’éco-production
La région Grand Est s’engage également dans le soutien à l’éco-production en imposant plusieurs critères aux bénéficiaires d’aides à la production. Parmi les conditions à remplir, les productions doivent fournir :
- Un bilan carbone prévisionnel et un bilan carbone définitif.
- Une note d’intention d’éco-production décrivant les initiatives écologiques prévues.
- Une checklist éco-production à compléter, comparable à celle du label Ecoprod.
De plus, la région a intégré au sein de ses comités de sélection des experts ayant un profil éco-production, afin d’évaluer les projets sous cet angle.
Région Sud : un suivi rigoureux des actions environnementales
Dans le cadre des aides à la production, la Région Sud impose aux projets de joindre un bilan carbone prévisionnel lors du dépôt de dossier et un bilan définitif pour obtenir le solde de la subvention. Un plan d’action environnemental doit également être soumis sous forme de rapport, répertoriant les bonnes pratiques et les prestataires locaux éco-responsables.Bien que la lettre d’intention environnementale soit également requise pour les aides au développement, les critères écologiques ne sont pas encore déterminants dans les décisions du comité de lecture. Cependant, ces aspects sont pris en compte dans l’évaluation globale des projets.
Paris : la transition vers une production plus propre
La ville de Paris, en collaboration avec la région, a mis en place plusieurs mesures pour encourager une production audiovisuelle plus verte. Depuis le 1er septembre 2020, les petits groupes électrogènes de moins de 10 kW sont interdits dans l’espace public.
Par ailleurs, la ville offre la gratuité des stationnements aux régisseurs utilisant des véhicules électriques, une mesure incitative pour encourager l’usage de véhicules plus écologiques lors des tournages.
Conclusion
Les aides régionales pour le secteur audiovisuel évoluent pour intégrer les préoccupations environnementales. Qu’il s’agisse de bonifications financières, d’éco-bonus, ou de conditions spécifiques liées à l’éco-production, ces dispositifs encouragent les productions à réduire leur impact écologique tout en bénéficiant d’un soutien financier. La France fait ainsi un pas de plus vers une industrie audiovisuelle plus durable, en adéquation avec les impératifs écologiques actuels.