Maria, lauréat du Prix Ecoprod remis à l’occasion du Festival de Cannes 2024, sort en salle ce mercredi 19 juin.
Maria, réalisé par Jessica Palud et produit par Les Films de Mina, Moteur s’il vous plaît et Studiocanal, est un film historique qui se déroule dans les années 70-80. L’éco-conception a été pensé dès la prépa, notamment aux postes les plus impactants pour un film d’époque. Les décors ont été réalisés à 90% avec des matériaux et éléments recyclés et les costumes, en “seconde main” à plus de 80%.
Synopsis : Maria n’est plus une enfant et pas encore une adulte lorsqu’elle enflamme la pellicule d’un film sulfureux devenu culte : Le Dernier tango à Paris. Elle accède rapidement à la célébrité et devient une actrice iconique sans être préparée ni à la gloire ni au scandale…
L’équipe déco très impliquée dans la démarche
L’équipe déco, composée notamment de Valérie Valéro (interview ici), cheffe décoratrice et cofondatrice d’Eco Déco Ciné, Sabine Barthélémy, cheffe peintre et Théo de Montalivet, chef constructeur, s’est beaucoup impliquée dans la démarche d’éco-production et avec des actions concrètes. Valérie Valero a éco-conçu les décors en travaillant selon le concept de “design inversé”, c’est-à-dire en s’inspirant d’éléments déjà existants pour créer les décors. Ainsi, plus de 80 % de feuilles décor et de matériaux loués à la Ressourcerie du Cinéma et aux Trois Portes ont été intégrés dans les constructions.Afin de garantir le réemploi des feuilles décors, les équipes ont expérimentés une nouvelle technique d’habillage des feuilles à décor avec de la thibaude.
L’ensemblièreKathy Lebrun a eu recours à la location ou à l’achat de meubles et accessoires recyclés à plus de 90%, les éléments achetés ont été redonné à la Ressourcerie et/ou à des associations caritatives (Emmaüs, Neptune,…).
Sabine Barthelemy a également veillé à ne plus utiliser d’eau pour le nettoyage des brosses, 30 litres d’eau ont été utilisés pour 600m2 de décors grâce à la machine “Enviro +”.
L’éco-production pensée dès les repérages
Les repérages ont été orientés pour que les décors “nature” et “gîte forestier” soient à proximité d’un réseau électrique existant. Ainsi, aucun groupe électrogène thermique n’a été utilisé sur l’ensemble du tournage à Paris comme en Bretagne. Les décors ont été regroupés au maximum afin de réduire les déplacements et les lieux d’hébergement. De ce fait, les mobilités douces ont ainsi pu être privilégiées pour les déplacements locaux mais aussi pour les trajets Paris – Rennes, et ce aussi bien pour les équipes artistiques que techniques. Le recrutement de figurants et de techniciens nécessaires sur la partie du tournage prévue en Bretagne s’est effectué localement, avec l’aide notamment de l’association Films en Bretagne.
Très peu de matériel technique n’a été déplacé. La production a eu recours à des loueurs de matériel sur place, et a orienté les choix de caméra, lumière, matériel de post-production de façon à réduire la consommation électrique et l’empreinte numérique.
Trois personnes formées à l’éco-production
Aux côtés de l’équipe déco formée à l‘éco-production, Nathan Mysius, le régisseur général, s’est investi et a mis en place un certain nombre de bonnes pratiques impactant l’équipe et le tournage tout entier : proscription de vaisselle jetable au profit de vaisselle ou gourdes durables, achat de victuailles en vrac pour éviter le surcroît d’emballages, mise en place de repas alternatifs végétariens quotidiens, … Une politique rigoureuse de réduction et de tri des déchets a été instaurée sur tous les lieux de tournage.
L’engagement de la productrice comme de la plupart des intervenants artistiques et techniques a permis d’adopter une démarche d’éco conception et de sobriété ambitieuse.