Ecoprod et le programme européen Green Screen ont accueilli le 2 juillet, au Café des Arts et Lettres du Groupe Audiens (cofondateur du collectif), une quarantaine de professionnels de la filière de l’image engagés en faveur de l’éco-production.
Parmi nos invités, des producteurs, des directeurs de production, des régisseurs et également des réalisateurs, des entreprises comme ARTE, Canal +, Euromédia et l’école de cinéma EMC.
Le comité de pilotage d’Ecoprod a été largement représenté par la présence de Film Paris Region, Audiens, le Pôle Média Grand Paris, Film France et la CST.
Au cours de la soirée, Marina Ezdiari (responsable développement durable d’Audiens) a fait le point sur le Parcours Ecoprod qu’elle coanime avec la productrice Laurence Lafiteau. Depuis juillet 2018, 33 professionnels ont suivi ce parcours composé de deux demies journées où sont abordés les défis climatiques, le poids CO² et les leviers de progrès du secteur audiovisuel. À été évoqué également la masterclass sur les tournages de films en milieux naturels organisée aux Deauville Green Awards en juin dernier, et la nécessité de bien identifier les impacts des tournages sur la flore et la faune. Enfin, Marina est revenue sur Neeta’s story, film institutionnel ayant mis en œuvre les bonnes pratiques Ecoprod et qui a remporté le prix spécial d’éco-tournage à Deauville.
Puis, les Pass Ecoprod ont été remis à la toute dernière promotion qui a suivi le Parcours Ecoprod. Les diplômés ont pris la parole pour expliquer pourquoi et comment la démarche d’éco-production pourra leur être utile au quotidien.
Agnès Lanoë, directrice de la prospective et du développement de ARTE France a expliqué pourquoi la chaine s’intéressait à ce parcours (nous avons eu 4 diplômés venant de ARTE), et a reçu les Pass de ses collaboratrices qui étaient en tournage.
En binôme, Joanna Gallardo (responsable des relations institutionnelles à Paris Film Region) et Sébastien Meunier (Chargé de projets au Pôle Média Grand Paris) ont fait un retour sur les dernières séances de sensibilisation dans les écoles de cinéma. L’intérêt des élèves pour préserver le climat et leur souhait d’améliorer les pratiques du métier ont été particulièrement soulignées.
Guillaume Allaire, réalisateur et enseignant à l’école de cinéma EMC a évoqué l’absence de connaissances de base des équipes de tournages en matière de la flore et la faune. Ces lacunes peuvent engendrer des impacts irréversibles dans les milieux naturels. Par exemple, lors d’un tournage dans les marais de la Baie de Somme, les équipes avaient piétiné et détruit des œufs de sterns (oiseau marin protégé) parce qu’elles ignoraient que les nids sont bâtis au sol. Ceci est d’autant plus regrettable que le succès de la reproduction des sternes est très faible.
Enfin, Benoît Ruiz, expert environnemental du CNRS et consultant auprès d’Ecoprod et Green Screen, a présenté des solutions en développement permettant notamment des économies en matière de consommation d’énergie. Ces alternatives seront d’autant plus pertinentes que vers 2025, nous manquerions de sources d’énergies … Dans une telle perspective, l’énergie disponible serait accessible prioritairement à l’agriculture, la santé, l’armée … Les professionnels de l’image ont donc tout intérêt à suivre l’évolution de moyens sobres en énergie parmi lesquels les gensets (générateurs) ou les véhicules à hydrogène. Les plates-formes d’échange de matériaux et la réutilisation de décors ont également été évoquées comme moyens de limiter la dépendance énergétique.